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Page:Crevel - Mon corps et moi (3e édition), 1926.djvu/105

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je me serais livrée à la science. »

La maladie de la danseuse était ce jour-là une tunique de soie verte. Tout porte à croire qu’elle nous prit pour des fougères miraculeuses puisque le fourreau s’ouvrit, glissa, glissa. Alors, elle rendit grâces au Ciel de l’avoir faite digne et capable de s’apprécier à sa valeur qu’elle n’estimait point médiocre. Elle explique : « D’un homme nu on doit dire qu’il est indécent, mais il faut appeler vision d’art une femme sans vêtements... »

Quand elle a fini son discours nous décidons d’aller tous quatre au Vélodrome d’hiver car nous sommes au temps des Six jours. Elle s’habille. Nous partons. Dans le taxi, la bonne femme se fait petite tout contre l’homme le mieux fait du monde. C’est qu’elle admire ce danseur qui, déshabillé, autant qu’on peut l’être sur une scène, applique, sans trouble, à sa peau une peau féminine.

Comme les gens des faubourgs qui mangent