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Page:Crevel - Mon corps et moi (3e édition), 1926.djvu/110

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continuait. L’homme le mieux fait du monde et sa danseuse furent bien aise de nous retrouver, car ils commençaient à s’ennuyer.

Pour moi, dès ce jour, elle ne cessa de m’irriter. Aussi a-t-elle eu tort de me laisser seul dans sa loge, car déjà j’ai choisi le mur où il me plairait de la clouer. Enfant, bien mieux que mes frères et sœurs, j’épinglais insectes et papillons. Le joli manche d’un couteau dans une folie rouge Colombine de velours et de tulle, et que dirait Pepo. Pepo pantin, Pepo putain.

Mais peut-être mieux vaut pour elle, pour moi éviter un tel drame. Et puis même dans sa douleur elle n’aurait pas une expression franche. Il me faudrait attendre sa mort et l’arrivée du commissaire pour voir enfin son visage sans mensonge.

Adieu petite danseuse de l’homme le mieux fait du monde.

Je laisse tomber deux gouttes de son parfum sur mon mouchoir. Deux gouttes de souvenir,