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Page:Crevel - Mon corps et moi (3e édition), 1926.djvu/199

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de ceux qui la composent ne tire aucun profit et ne saurait connaître ni bonheur ni santé si sa majorité est de malsains.

Au reste il n’est pas moins fou d’imposer à tous les mêmes lois pour l’âme et le corps, qu’une même couleur de cheveux, un même tour de poitrine ou de taille. Hélas ! tel est le besoin d’uniformité (« Les hommes, disait Napoléon, chérissent l’égalité sociale mais ne sauraient que faire de la liberté ») qu’on veut croire à l’efficacité des préceptes aussi généraux que les disciplines des monastères et des casernes.

Il faudrait d’abord prouver l’utilité — en soi — des monastères et des casernes sans foi et aussi que leurs disciplines valent mieux pour le progrès et la santé intime que l’hygiène individuelle dont toute la règle sociale interdit en fait le libre exercice. Parler d’hygiène individuelle, à défaut de l’idéale communion, communisme des cœurs, ce n’est d’ailleurs pas, comme feignent de le croire les partisans