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Page:Crevel - Mon corps et moi (3e édition), 1926.djvu/202

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ou les lieux vers quoi l’entraînait chaque jour un nouvel et impérieux besoin.

Au reste, qui porte en soi l’universel désir, indifférent aux détails et aux petits profits, songe moins à satisfaire ce désir qu’à vouloir se persuader que rien ne triomphera de la soif qu’il a de tout.

Chaque essai, dès lors, sera marqué par une déception, mais la soif de tout en deviendra plus intense. Et déjà nous sommes loin de la salle où des lignes droites et blanches, sur un plan uniformément noir, marquaient une vérité. La vérité, sans concession de couleur.

Fenêtre ouverte à l’espoir d’impossibles conquêtes, dehors c’était le jardin limité par un mensonge d’horizon. Un rayon entre. Des poussières y dansent.

Premier rêve d’arc-en-ciel.

Des mains sèches de craie et de rigueur logique se tendent vers le frais, vers l’incertain. Un frisson dans le dos. Frisson de croissance. Des ailes poussent. Et voilà que