Page:Crevel - Mon corps et moi (3e édition), 1926.djvu/34

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Et ce furent de douloureuses surprises dans les travaux et les fêtes.

Une chanteuse, alors que les drinks savants, un bon gramophone et quelques désirs disséminés dans deux salons commencent à mettre un peu de féerie au sein de la plus banale assemblée, comme elle me demande ce que je pense de son répertoire, et que moi-même, exalté par l’alcool et deux yeux assez beaux pour que je veuille séduire le corps auquel ils appartiennent, lui réponds que son art ne la vaut pas, impatiente de justifier en l’expliquant sa carrière, et, pour ce,

cherchant des raisons sans arriver à défendre ses couplets, à bout d’arguments essayés, déclare : « Oui, je sais le peu que valent mes chansons, le peu que valent tous ceux qui sont ici, tous ceux qu’il nous faut voir, mais... »

Elle n’achève pas sa phrase. Elle vient d’éprouver, de me faire éprouver que l’activité qui ne donne point à l’homme un oubli