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Page:Crevel - Mon corps et moi (3e édition), 1926.djvu/59

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La rose de ma boutonnière est devenue, après vingt-quatre heures, une pauvre chose recroquevillée, dans un verre à dents. Aucun pardon. J’effeuille la rose comme j’ai déchiré la photo. Frères des étoiles de carton, les pétales tombent, pluie pauvre, sur les sweaters, les livres.

Des veines battent à mes tempes. L’obstination de ces cloches dans ma tête, faut-il l’appeler un glas ? Un glas comme en sut sonner, voici vingt-quatre heures, l’horloge de la gare de Lyon.

Adieu cet hiver, ce printemps, les ponts que je ne pouvais traverser sans bonheur, lorsque le ciel était si fragile au-dessus des Tuileries que les nuages se faisaient plus légers pour s’y pouvoir encore suspendre ; adieu, boutiques, arbres, becs de gaz et ce sergent de ville, non seulement imperméable mais amoureux de l’eau du ciel, puisqu’en