Page:Crevel - Mon corps et moi (3e édition), 1926.djvu/82

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ne pouvait s’empêcher d’y chanter tout au long un hymne de reconnaissance au mâle, prêta ses propres aventures à une femme, qu’il fit marquise, fort belle et de cuisse folle.

Un troisième a une absence bien réjouissante.

Il feint de parler à une jolie fille, et tout à coup victime de la précision d’un tendre souvenir et, sans même, à la correction des épreuves, s’apercevoir de l’involontaire aveu, écrit enlève tes chaussettes, au lieu de enlève tes bas.

Le même, quand il mange une pêche, se soucie-t-il de savoir si le fruit est mâle ou femelle ? Je crois que, dans un lit, il ne doit guère plus penser au genre du sexe dont il s’enivre. Mais le travail d’amour achevé, lorsqu’il sera question de souvenir, s’il donne de fausses preuves, de faux noms, de faux détails sur une poitrine ou ce qui se trouve à l’ordinaire entre les jambes, il se délectera de sa