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Page:Critique de la raison pure (trad. Tissot) Tome I, 1845.djvu/12

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tion laborieusement patiente des innombrables détails de l’édifice. Et de même, qu’on s’oriente dans le labyrinthe des rues d’une grande cité, sur des maisons, des palais et des chapelles, mais surtout en attachant ses regards sur des tours qui dominent tout le reste ; de même aussi, dans la philosophie contemporaine, dans le pêle-mêle de ses querelles, on ne peut faire un seul pas assuré, si l’on n’a les yeux fixés sur la Critique de Kant. Fichte, Schelling, Hegel et Herbart, en ont fait leur grand centre d’opérations pour la défense comme pour l’attaque. »

Tel est en peu de mots le vrai et magnifique témoignage rendu par M. Rosenkranz, au monument philosophique que nous publions ; et ce témoignage serait également celui de tous les penseurs les plus distingués de l’Allemagne. Il ne reste donc à la critique française d’autre parti à prendre, qu’à être de l’avis de ces hommes célèbres, ou à les condamner tous. Mais, pour se prononcer contre eux, il nous semble qu’il serait juste de commencer par les entendre. Jusque-là, nos beaux esprits, qui se croient métaphysiciens à si bon marché, pourraient bien n’être que ridicules.

M. Rosenkranz passe ensuite au compte rendu de son édition : « La Critique, qui parut pour la première fois, en 1781, a eu sept éditions[1]. La dernière est celle de Leipzig 1828. La seconde, qui est de 1787, renferme des changements essentiels, qui ont passé dans les suivantes.

Que doit faire l’éditeur des œuvres complètes ? Il

  1. La sienne fait la huitième, et celle de M. Hartenstein la neuvième.