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Page:Critique de la raison pure (trad. Tissot) Tome I, 1845.djvu/15

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simuler que cette amélioration n’est pas inséparable de quelque perte pour le lecteur, puisqu’il a fallu, pour faire place à une exposition plus claire, supprimer ou tronquer plusieurs choses. — Je tiens cette perte pour très-importante, et je désire vivement que ma manière de voir en ce point détermine ceux des lecteurs qui prennent au sérieux la philosophie et son histoire, à comparer la première édition de la Critique de la raison pure, avec la seconde améliorée. Les éditions suivante ont été imprimées ligne pour ligne sur la seconde. Je recommande à une attention toute particulière la section de la première édition, p. 103 : de la synthèse de la reconnaissance [recognition] dans le concept. La première édition étant déjà devenue très-rare, il faut au moins veiller à ce que le petit nombre d’exemplaires qui s’en trouvent encore conservés dans les grandes bibliothèques publiques ou particulières, ne finissent enfin par disparaître complètement. En général, on ne sait pas assez quel avantage on trouve à étudier les systèmes des grands penseurs dans les toutes premières expositions qu’ils en ont faites. Ainsi, Hamann me racontait un jour de l’ingénieux Christian Jacob Kraus, qu’il n’avait jamais cessé de lui témoigner toute sa reconnaissance, pour lui avoir fait connaître le premier ouvrage philosophique de Hume, Treatise of Human nature, 1739, parce que ce ne fut qu’à partir de ce moment, qu’il comprit bien les Essais subséquents[1]. » Ainsi parlait Jacobi. — Voici main-

  1. Dans lesquels cependant Hume a fait entrer son premier ouvrage,mais en le refondant. Son Traité de la nature humaine n’eut aucun succès. C’est lui-même qui le dit dans sa biographie. T.