EMIGRATIONS EN ASIE 81
aussi qu'on en trouve tant d'autres dont le sens général et purement descriptif atteste qu'ils ont pris naissance dans une poésie plus religieuse que dra- n)ati(|ueV Les hymnes ont été Kécole des premiers chants épiques, comme ces chants à leur tour ont été celle de Tépopée homérique.
��Chez un peuple aussi vif d'esprit que le peuple grec, cette poésie primitive ne pouvait rester bien longtemps semblable à elle-même. Elle eut certaine- ment son progrès intérieur, et ce progrès devait la conduire peu à peu à une transformation. Les grands événements des xii" et xi* siècles avant notre ère, — établissement des Doriens dans le Péloponnèse, chute de la puissance achéenne dont Mycènes était le centre, fondation d'étals éoliens et ioniens sur le littoral de TAsie Mineure, — tous ces mouvements d'hommes, de passions et d'idées eurent sur la poésie une influence profonde et décisive.
Dès la lin du xii° siècle, peut-être même avant Tinvasion dorienne, il semble que la puissance achéenne de Mycènes soit ébranlée. Sous Oreste, fils et vengeur d'Agamemnon, une grande émigra- tion se prépare déjà , d'après le témoignage de Strabon*. Une partie des Achéens se lève, quitte
1. Il parait évident eu elFet que si la poésie héroïque avait créé elle-même ses épithètes, elle les aurait empruntées à Tordre d'idées qui lui était particulièrement familier. Or c'est ce qu'elle ne fait presque jamais. Pur exemple, eutre les nombreuses épi- tliètes attribuées à la mer, il n'y a que celle de EuptSjcopoç qui ait quelque rapport avec les légendes héroïques.
2. Consulter sur tous ces faits le témoignage capital de Strabon, XIII, 1, 3-4 (Meineke).
6
��� �