Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t1.djvu/200

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mitive du XI* livre, les défend vaillammeiit. Superbe description de combat, qui appartient à la plus belle manière homérique.

Les Achéens semblent perdus, quand Patrocle intercède pour eux auprès dWcbille. Malgré le péril extrême, celui-ci refuse de combattre lui-même, mais il permet à son ami de se revêtir de ses armes et de repousser les Troyens. 11 n*est que temps. Déjà Ajax est refoulé, sa lance est brisée par Hector qui réussit même à mettre le feu à un vaisseau. Achille à celle vue presse Palrocle ; il fait armer en hâte ses Myrmidons. et enfin, après une prière solennelle, les envoie au combat. L^arrivée de cette masse d’hommes en rangs serrés change la face des choses. L’incendie est éteint. les Trovens sont éloignés des vaisseaux et bientôt forcés de repasser tumultueusement le fossé du camp*. Rien de plus épique que la peinture de cette déroute. — Notons-y en passant l’épisode du Combat sùigulier de Patrocle et de Sarpédon [y, 4!9-691\ terminé par la mort de Sarpédon et la fuite des Lyciens. Les Lyciens semblent étrangers aux chants primitifs de \ Iliade; il est donc possible que le récit de ce combat singulier, si facile d’ailleurs à détacher du reste, ait été inséré après coup dans la Patroclie^. — En poursuivant les

1. L*aulcur de la Palroclie ignore le rempart, ce qui semble prouver que sa composition est antérieure à cette invention. Voilà pourquoi l’autf^ur de la A’.ô; anatTr, qui voulait raccorder son œuvre à la fois au chant de VAssauty où figure le rempart, et à la Palroclie^ où il est inconnu, a dû le faire détruire par Apollon à la fin de «ou récit (XV, 36^-366). Cette grande et grosse construction dis- parait donc aussi merveilleusement qu’elle a été édifiée.

2. On y trouve d’ailleurs deux allusions au livre XII (v. 512 et 558). — Sur les Lyciens méridionaux et leur rôle dans l’Iliade, voir Christ, Prolegom.y § 34. — Le récit de la mort de Sarpédon est imité de très près de celui de la mort d’Hector au XXII* livre.