dans ce récit justement célèbre. Achille fait laver le corps d’Hector et donne à Priam l’hospitalité sous sa tente. Mais avant le jour, Priam, sous la conduite d’Hermès, quitte le camp et rentre dans Troie. Là, il assemble tout le peuple pour pleurer le glorieux guerrier tombé sous les coups d’Achille. Au milieu des femmes, Andromaque, Hécubc, Hélène se répandent successivement en plaintes touchantes *. La forme symétrique de ces plaintes, qu’on a exagérée en voulant les réduire en strophes *, est remarquable et heureusement appropriée à la monotonie naturelle de la douleur. On célèbre les funérailles d’Hector, et c’est par cette scène d’une noble tristesse que s’achève le poème.
Ce vingt-quatrième livre constitue un ensemble dont l’unité ne parait pas douteuse. La scène entre Priam et Achille en est le centre ; ce qui précède en forme l’introduction, et ce qui suit en est le dénoûment naturel. Il y a quelque lenteur dans la première partie et les personnages y sont faiblement
��1. Ou a considéré ces plaintes comme une addition postérieure (Seibe], Die Klage um Hector ^ p. 37 et suiv. Cf. Christ, Prolegom.y p. 27). Rien ne me parait moins vraisemblable. Nécessaires à la proportion du développement, elles sont parfaitement dans le ton général du XXIV® livre. On dit que les aèdes ou chanteurs spéciaux des funérailles sont qualifiés d’sÇap^^^ouç (v. 721), et que néanmoins, à propos d*Andromaque, d’Hécube, d*Hélène, nous voyons em- ployés les verbes ^p/^8 (v. 723), eÇ^?x.6 (v. 747), êÇ^px^ encore (v. 761), ce qui implique contradiction. L’objection me semble de peu de valeur. Les aèdes de profession peuvent commencer par une plainte générale, un thrènCy auquel répond le cri de douleur des femmes ; puis chacune des parentes les plus rapprochées commence à son tour une lamentation particulière, à laquelle répond encore le même cri (etcI 8s 9tevcc)(^ovto pyslxe;). Les deux choses ne s’excluent pas.
2. Kœchly, Opusc, phil,^ II, p. 65.