Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t1.djvu/217

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

CONCLUSIONS 167

OÙ Priam gémit sur la mort de son fils et annonce, dans son désespoir, l'intention d'aller redemander son corps à Achille. Un poète d'un noble talent a développé cette donnée et en a fait le dénoùment du poème. Moins original et moins puissant que l'au- teur des chants primitifs, il a su s'inspirer des exemples de son grand devancier et emprunter quel- que chose de sa poésie, en y mêlant ce qu'il y avait dans sa propre nature de plus délicat et de plus tendre.

��VIII

��Résumons-nous. De l'analyse qui précède ressor- tent certaines observations essentielles dont nous aurons à tenir compte en expliquant la formation de y Iliade, Voici les principales :

1° Un petit nombre seulement de parties du poème sont primitives et portent la marque d'une origine commune.

2** Si l'on détache ces parties de celles qui les en- tourent aujourd'hui , on remarque immédiatement que quelques-unes d'entre elles — et ce sont les principales, — sans former un poème continu, cons- tituent du moins une série de chants liés par l'ordre des événements et par le développement d'une même situation. Ce sont : la Querelle (1. I), les Ex^ ploits (ÏAgamemnon ou la Défaite des Achéens (1. XI), hi Pairoclie (1. XVI avec quelques parties adjacentes), et la Mort d'Hector (1. XXII). Ces chants sont de telle nature qu'ils pouvaient être récités isolément, sans qu'il manquât rien d'essentiel aux auditeurs, les événements intermédiaires étant ou superflus, ou suffisamment expliqués par quelques vers d'intro-

�� �