SYSTEME DE L'UNITE PRIMITIVE 183
rieures, mais s'en servant librement, non pas en les insérant telles quelles dans sa composition, mais en Tenrichissant à propos par d'heureux emprunts ou (Tintelligentes imitations. La grande idée de ce poète, pour Otfried Millier, c'est d'avoirconçu comme sujet possible d'un poème épique une série de péri* péties purement morales qui prédominent dans son (inivresur les événements eux-mêmes. Rien de mieux (|ue cette façon de comprendre Homère lorsqu'on la considère abstraitement et en elle-même ; mais dès c|u'on l'étudié sur le poème, elle cesse d'être satis- faisante.
Non seulement en effet les quelques interpolations admises par Otfried MiïUer ne suffisent pas à expli- quer les nombreuses différences de manières et les inégalités de talent que nous avons signalées ; mais, ce cjui est bien plus grave, la contexture générale du poème est en désaccord avec l'idée fondamentale qu'il attribue à son auteur, ce Sans doute, dit-il, w une vieille légende, bien antérieure à Homère, t< racontait déjà comment Hector périt par la main « dWchille pour avoir tué Patrocle et comment le « fils de Thélis n'était point venu au secours du « meilleur de ses amis, parce que, irrité contre les « Grecs qui lui avaient fait un affront, il ne prenait « plus part à leurs combats. C'est le changement « qui se passe dans le cœur d'Achille et qui le trans- es forme d'ennemi des Grecs en ennemi des Troyens, « que le poète choisit comme le point culminant de <^ son poème, comme le moment décisif de l'action « entière. » Cette manière de voir est la consé- cfuence logique de la conception d'Otfried Mùller. Si en effet le développement du caractère d'Achille a été la raison d'être de Vlliade^ il semble néces- saire que le point culminant du poème soit le chan-
�� �