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CHANTS DE DEVELOPPEMENT 207

Plus V Iliade grandit et prit de riinportancc, plus les chefs des principales tribus grecques établies en Asie durent tenir à y voir fi<xurer leurs ancêtres. C'est ainsi sans doute que s'est développé le rôle de Nestor*, c'est ainsi que ceux de Glaucos et de Sarpé- don semblent avoir été ajoutés, c'est ainsi que celui d'Idoménée et de son compagnon Mérionès s'est étendu en dehors même des nécessités de l'action. Nous sommes réduits à cet égard à des conjectures plus ou moins plausibles ; mais si chacune en parti- culier peut être contestée^ l'idée dont elles s'inspi- rent toutes est vraiment hors de doute. Voilà pour les additions d'intérêt particulier. Il y en a d'autres qu'on pourrait appeler compléments d'intérêt géné- ral. Les premiers chants homériques, en grandissant comme nous le voyons, tendirent naturellement à absorber toutes les légendes relatives à la guerre de Troie. On ne voulait pas les laisser perdre, et on ne pouvait guère les conserver autrement qu'en leur faisant une place dans ce grand ensemble. Bien que le poème fut tout autre chose à l'origine qu'une his- toire complète de la guerre, il tendait par son déve- loppement à en devenir tout au moins une image abrégée. C'est même là ce qui explique comment plus tard il a servi de noyau à la poésie cyclique. Mais, bien avant déjà, on peut se rendre compte ainsi de certaines additions, telles que le Catalogue des vaisseaux au livre II, VEntretien d'Hélène et de Priam (Ter/o(jxsxta) au IIP, la Revue d*Agamemnon au IV°, qui ont bien plutôt leur place naturelle dans une Iliade proprement dite, c'est-à-dire dans un récit complet

��1. Notamnient par le long récit qui lui est aUribué à la fin du XI* livre.

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