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XXIX
PRÉFACE

pédant, mais d’un grand et libre esprit, causant de toutes choses en « honnête homme », en philosophe et en artiste, avec cette solidité d’érudition sans doute qui est la probité de la vraie science, mais aussi avec cette élégance rapide et sobre qui est la fleur exquise de l’atticisme ! On ne saurait exagérer à cet égard le mérite d’O. Müller ni l’impression profonde qu’il a produite sur les esprits. De nombreux historiens de la littérature grecque sont venus après lui : tous ont plus ou moins subi son influence. Si l’histoire de la littérature grecque est devenue aujourd’hui, aux yeux de tout le monde, une partie de l’histoire générale qui ne dispense pas ceux qui la traitent de l’obligation de savoir se faire lire, c’est en grande partie à Müller qu’on le doit.

III

Quels que soient pourtant les mérites de son œuvre, elle n’a pas découragé et ne devait pas en effet décourager les imitateurs.

D’abord elle est inachevée. Müller se proposait de conduire son récit jusqu’à l’entrée de la période byzantine et chrétienne. La mort l’interrompit. Son dernier chapitre est intitulé Isocrate. La période attique elle-même n’est pas finie : l’auteur n’a pu parler ni de Platon ni de Démosthène.

De plus, les progrès du savoir sont incessants,