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394 CHAPITRE VIII. — HOMÈRE ET LES HOMERIDES

Ioniens d'un côté et des Eoliens de Tautre. Mélano- pos, en mourant, confie sa fille déjà grande à son ami Kléanax d'Argos. Bientôt Kréthéis devient en- ceinte du fait d'un inconnu. Kléanax, ne pouvant la garder chez lui, l'envoie alors dans la ville nouvelle de Smyrne, chez son ami le béotien Isménias*. C'est à Smyrne, sur les bords du fleuve Mélès, que naît l'enfant de Kréthéis, et en souvenir de cette circons- tance il est appelé Mélésigène. Ainsi le père reste ignoré, l'auteur ne connaît que la mère et le lieu de naissance. Quant à Tenfant, sa vie commence d'une manière heureuse. Il est recueilli avec sa mère, à Smyrne même, par le maître d'école Phémios; de- venu bientôt après l'époux de Kréthéis, Phémios fait l'éducation de Mélésigène. Celui-ci montre dès son enfance de merveilleuses aptitudes. Arrivé à l'âge d'homme, il voit mourir son second père et sa mère Kréthéis, mais il recueille leur héritage, et continue à Smyrne avec un grand succès la profession de Phémios. La réputation de son école attire vers lui les étrangers qui venaient commercer en lonie. Parmi eux se trouve un marchand de Leucade, Mentes, homme intelligent cl instruit, qui se lie avec le jeune maître, le décide à quitter son école et sa ville natale pour voyager et s'instruire en observant.

Représentons-nous donc Mélésigène parcourant le monde, comme Ulysse, sur le vaisseau de Mentes; sa vive curiosité s'intéressait à tout, il questionnait tout le monde, et sans doute même, nous dit gra- vement Tauteur, (( il prenait des notes sur ce qu'il voyait*. » En revenant de Tyrrhénie et d'ibérie, les

1. Le souci de la vraisemblance se fait sentir jusque dans ces fantaisies : Isniénias est essentiellement un nom thébain ; Kléanax convient bien à la glorieuse Argos.

2. § 6 : E'.xô; oe jjl'.v r^v xai avr)[jLfijyva :;aviajv YP^c^EaOai. Il nous a

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