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XXXII
PRÉFACE

inspirés par un sentiment si profond de l’hellénisme, forment un très bel ensemble d’écrits sur la littérature grecque[1]. Mais ce sont là, malgré tout, des écrits détachés, qui ne peuvent rendre tout à fait le même genre de service qu’une histoire suivie. Quant à nos Histoires proprement dites de la littérature grecque, celle de Pierron (la plus ancienne de beaucoup), celles de MM. Burnouf, Nageotte, Deltour, ont leurs mérites de clarté et de brièveté ; mais ce sont des ouvrages fort courts, destinés à l’enseignement secondaire plutôt qu’à l’enseignement supérieur, et qui ne peuvent entrer en comparaison avec les ouvrages beaucoup plus étendus des Anglais et des Allemands, de ces derniers surtout[2]. En Angleterre, Donaldson (traducteur et continuateur d’O. Muller), Mure, Mahaffy ; en Allemagne, Bernhardy (pour les éditions successives et remaniées de son Grundriss), Nicolaï (2e éd. 1873-1874), Munk (réédité en 1880 par Volkmann), Th. Bergk, puis tout récemment (1886) Karl Sittl, — sans parler de Bender, dont l’Histoire est une œuvre de vulgarisation un peu sommaire, — ont parcouru tour à tour, chacun suivant sa méthode et son allure propre, la route déjà suivie

  1. Les travaux de M. Egger, si nombreux et si estimables, appartiennent plutôt à l’érudition proprement dite qu’à l’histoire littéraire au sens où nous prenons ici ce mot.
  2. Dans la catégorie des ouvrages scolaires, je signalerai aussi une Histoire de la littérature grecque écrite en grec moderne par M. Eustathopoulos (Σύνοψις τῆς Ἑλληνικῆς γραμματολογίας Athènes, 2e éd., 1885), indice intéressant des efforts tentés par la Grèce pour développer chez elle l’instruction classique.