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528 CHAPITRE XI. — LES TRAVAUX ET LES JOURS expliqué : on l'a signalé avec raison comme un in- dice de l'influence exercée Sur le langage d'Hésiode par celui de Delphes '. Nous croyons seulement que celle influence s'est exercée sur les Travaux autant que sur la Théogonie. Nous avons montré plus haut que les oracles avaient été nécessairement un des modèles du poêle moraliste à qui nous devons cette œuvre : il n'est pas étonnant qu'il ait considéré comme sufiisamnient autorisés certains dorismes dont le dieu prophète lui donnait l'exemple.

En ce qui concerne le choix et la couleur des mots, il semble que la langue du poème des Travaux pré- senle un caractère plus populaire, on pourrait pres- que dire plus rustique, que celle des grandes épo- pées ioniennes. Cela lient d'une part au grand nombre de termes techniques qui sont amenés par la na- ture même du sujet. Mais en outre, le poète a un goût personnel pour des expressions un peu rudes qui rendent sa pensée avec force et concision. Il dira par exemple que le cri de la grue annonçant l'époque du labour « mord le cœur de l'homme sans n b<cufs 1) (-/p>(r,v £11/.' à-icpi^ àîiJTîw, v. 451); jamais sans doiile un aède homérique ne se fùl exprimé de celle Caroii. Il aime aussi les mois qui décrivent minulicuseineiit. Le pain qu'on donne au valet do charrue est « un pain à quatre entailles, partagé en

il des mois co]ii|>osés à sou usage (jui lui servent à traduire nctlcnicnl et sans périphrase des idées com- plexes (v. 585, b'^x^i-TT,^, celui qui lahourc trop lard ; minipirr;;, celui qui laboure au coiiimcnccmenl de la Et ce n'est pas seulement aux choses ma- qu'il applique cette précision, c'est aussi

cité, p. 75.

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