Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t1.djvu/584

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�SH CHànTBE XI. .

donnée fictive était certainement fort propre & cor- riger l'aridité naturelle des préceptes en y mêlant un élément dramatique ; il eat fâcheux qu'aucun Frag- ment ne nous permette d'apprécier l'importance de cet élément. Toujours est-il que le poème semble avoir joui d'une grande considération dans l'anti- quité. Pindare y faisait allusion : « On dit qu'autre- fois dans les montagnes le fils de Phily ra donnait au jeune Achille privé de ses parents ces conseils: d'honorer d'abord entre les dieux le fils de Cronos, maître redouté des éclairs et de la foudre ; puis de rendre aux auteurs de ses jours le respect et les de- voirs réglés par les lois étemelles '. j> Aristophane plus tard tournait en parodie quelques passages du même poème; et un poète de la comédie moyenne, Phérécratès, l'imitait d'une manière non moins irré- vérencieuse*. Quintîlien enfin le citaitencore comme faisant autorité en matière d'éducation*. Personne avant le grammairien alexandrin Aristophane de Byzance n'avait mis en doute qu'Hésiode n'en fût l'au- teur*. Cette question d'authenticité nous échappe aujourd'hui complètement.

Il parait certain que les Préceptes de Chiron, ainsi que y Ornithomantie , étaient anciennement rattachés aux Travaux, et que ces divers poèmes ainsi groupés formaient ensemble un corps de poésie hésiodiquc'. C'était sans doute à cet ensemble, ainsi qu'on l'a supposé avec beaucoup de vraisemblance, que s'ap- pliquait la dénomination de Grands Travaux ( Mey»'-"

1. Piud,. Pytk., VI.

2. BaclimanD, Anecd. Cratca, II, p. 385 (Diilol, Aristoph. fragm., XVm).

3. Quintil., Imt. orat.. I, 1. 15.

4. Même passage.

5. Pausan., IX, 31.

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