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DIVISION EN PÉRIODES 49

surtout chercheur et raisonneur. Il excelle dans les mathématiques, il s'adonne avec passion à la philo- sophie et à l'érudition, et il transforme la poésie elle-même en une matière de combinaisons ingé- nieuses, d'où rinspiration naïve est absente. On fonde partout des bibliothèques. La critique et la grammaire se constituent : Aristarque et Cratès par- tagent l'attention du monde lettré. La mythologie se résume et se condense dans de vastes recueils; l'his- toire explique et commente les lois, les institutions, les mœurs, et se plaît aux discussions ; la philoso- phie domine les écoles, remplit les bibliothèques et se fait admettre jusqu'au foyer domestique ; la rhé- torique succède à l'éloquence. La poésie devient savante : les Callimaque, les Philétas, les Rhia- nos, les ApoUonios de Rhodes sont des érudits en même temps que des poètes. Théocrite lui-même, créateur dans un siècle qui l'est si peu, appartient à son temps par son goût pour les œuvres concises et travaillées, d'une facture rare, dont le mérite con- siste en grande partie dans une finesse ingénieuse et délicate.

IV. PÉRIODE ROMAINE (du ï®*" sièclc av. J.-C. au com- mencement du VI® siècle ap. J.-C). — A partir du milieu du i" siècle avant notre ère, commence dans l'histoire de la littérature grecque une nouvelle et dernière période, qu'on peut appeler romaine, puis- que Rome domine alors le monde entier. Elle s'étend depuis César jusqu'à Justinien, embrassant ainsi une durée de cinq siècles.

Le génie grec n'a plus alors aucune faculté nou- velle à mettre au jour. Il use, plus ou moins heu- reusement, de son expérience lentement acquise, et il produit encore nombre d'œuvres remarquables,

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