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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t1.djvu/99

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DIVION EN PÉRIODES

surtout chercheur et raisonneur. Il excelle dans les mathématiques, il s’adonne avec passion à la philosophie et à l’érudition, et il transforme la poésie elle-même en une matière de combinaisons ingénieuses, d’où l’inspiration naïve est absente. On fonde partout des bibliothèques. La critique et la grammaire se constituent : Aristarque et Cratès partagent l’attention du monde lettré. La mythologie se résume et se condense dans de vastes recueils ; l’histoire explique et commente les lois, les institutions, les mœurs, et se plaît aux discussions ; la philosophie domine les écoles, remplit les bibliothèques et se fait admettre jusqu’au foyer domestique ; la rhétorique succède à l’éloquence. La poésie devient savante : les Callimaque, les Philétas, les Rhianos, les Apollonios de Rhodes sont des érudits en même temps que des poètes. Théocrite lui-même, créateur dans un siècle qui l’est si peu, appartient à son temps par son goût pour les œuvres concises et travaillées, d’une facture rare, dont le mérite consiste en grande partie dans une finesse ingénieuse et délicate.

IV. Période romaine (du ier siècle av. J.-C. au commencement du vie siècle ap. J.-C.). — À partir du milieu du ier siècle avant notre ère, commence dans l’histoire de la littérature grecque une nouvelle et dernière période, qu’on peut appeler romaine, puisque Rome domine alors le monde entier. Elle s’étend depuis César jusqu’à Justinien, embrassant ainsi une durée de cinq siècles.

Le génie grec n’a plus alors aucune faculté nouvelle à mettre au jour. Il use, plus ou moins heureusement, de son expérience lentement acquise, et il produit encore nombre d’œuvres remarquables,