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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/170

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158 CHAPITRE III. — POÉSIE ÉLÉGIAQUE

On voit donc, avec Phocylide, l'élégie tourner peu à peu à Tépigramme, à la fois dans le sens grec et dans le sens moderne du mot, c est-à-dire qu'elle se réduit à n'être plus qu'une pièce de vers du genre de celles qu'on inscrivait sur les monuments, et souvent une pièce de vers moqueuse. Mais avant d'étudier ce nouvel emploi de l'élégie, il faut rappeler encore quelques noms de poètes que nous avons jusqu'ici laissés de côté.

On attribuait des poèmes élégiaques à plusieurs des sept sages, Cliilon de LacédémoneS Pittakos deMitylène*, Périandre de Corinthe ^ Il ne nous en reste rien; et comme il est plus que probable que c'étaient des œuvres apocrypbos, nous n'avons pas à le regretter. — Les an- ciens mentionnent encore et citent quelquefois Démodocos de Léros *, dont il nous reste peut-être quatre vers au- thentiques (parmi lesquels ce joli distique rappelé par Aristote ^ : ^ Les Milésiens ne sont pas sots, mais ils agissent comme s'ils Tétaient »); Asios de Samos, conim aussi comme auteur d'épopées généalogi(|ue.s *, et dont Athénée nous a conservé quatre vers élégiaques qui sem- blent avoir fait partie d'un poème satirique '. L'époque où ont vécu ces deux poètes est d'ailleurs fort incertaine. Démodocos lut probablement contemporain de Phocylide*;

��1. Diog. Laërce. I, 68.

2. Id., L 79.

3. Athûnée, XIV, p. G32. D; Diog. Laërce, I, 85.

4. Bergk, Poei. fyr. (/r., t. II, p. 442 (3« él.).

5. Morale à Nicom., Vil, 9 ; p. 1151, A, UcLker.

6. Pausanias, II, «i, 4; IV, 2; VII, 4, 1.

7. Athén»'e, 111, p. li.», F.

S. Ou trouve, sous le noui de Démodocos, dans VAnthologie (t. II, p. 56, Jacol»8) plusieuFH épigranimes analojifues à celle de Phocylide sur Léros. Bergk croit que répigrainine de Phocylide est une réponse à la première de Démodocos ; mais le contraire est possible aussi ; en tout cas, le Kal t6$( Ay)(jio$6xou trahit clairement, chei Démodocos, une intention de parodie.

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