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SIMONIDE 339

Solon et des Théognis, des élég^ies d'un caractère plus gé- néral, d'une inspiration purement morale et philosophi- que ^ Ce goùl de Simonide pourla forme élégiaque ne fut certainement pas sans influence, nous le verrons, sur la manière dont il écrivit ses odes. — Celles-ci apparte- naient à presque tous les genres du lyrisme d^apparat, et, dans tous, Simonide avait marqué sa place au premier rang. C'étaient des dithyrambes ^, des péans, des hypor- chèmes, des hymnes, surtout des éloges ou encomia^ avec les deux variétés naturelles de Téloge, à savoir les épi- 7iicies^ ou chants de victoire, et les thrènes, ou chants funèbres. De ses dithyrambes, il ne nous reste que deux titres, Memnon et Europe : on voit par ces noms mêmes que c'étaient des dithyrambes héroïques où Dionysos avait peu de place. Ses péans nous sont presque incon- nus. Do ses hyporchèmes, il nous reste une douzaine de jolis vers ; Plutarque les vantait fort ^ Ses hymnes n'ont pas été moins maltraités par le temps : on entrevoit cependant encore la place qu'y tenaient les récits mythi- ques ; il ne s'ensuit pas que ce fussent des hymnes épi- ques à la façon de ceux de Stésichore : ils étaient certai- nement plus courts que ceux-ci, plus semblables à des prières (quelques-uns mémo portaient ce nom ^); niais dans tous, sans en excepter ces derniers, on trouve des allusions mythiques qui impliquent des récits. La partie

1. Fragm. 85 (où Bergk incline à voir Tœuvre de Simonide d'A- morgos, sans bonnes raisons, semble-t-il), 86, 87, 88,

2. TpaycoSiai, dit Suidas. Quelques savants veulent que Simonide ait composé de véritables tragédies (6. Hermann, Opuscula, t. Vil, p. 214), ou tout au moins de ces tragédies lyriques qui, suivant Bœckh {Staatsh. d. Alhen., t. II, p. 362), tenaient à la fois du lyrisme et du drame. Mais la tragédie lyrique de Bœckh n'a jamais existé (cf. Foucart, De Collegiis scenicorum arlificum, p. 11-73), et le Memnon de Simonide, dont Hermann faisait une tragédie véritable, est appelé dithyrambe par Strabon, XV, p, 728.

3. Questions symposiaques, IX«i5, 2.

4. KoLxvjxotl, Cf. fragm. 24.

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