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BâGGHTLIDE 865

autour des autels, jeux de la jeunesse, armes suspendues aux murs et rouiliées. L'expression est élégante sans beau- coup de force. La phrase est facile, mais un peu mono- tone dans sa fluidité continue, et trop assujettie dans son allure aux divisions rythmiques. Cela manque de mou- vement et de vie. — Les mêmes caractères se retrouvent d'une manière frappante dans un morceau presque aussi long, tiré d'un chant do table, et dont Tinspiration est pourtant assez différente : il s'agit des rêves dorés que forment les buveurs; l'idée première en est plaisante, mais Tensemble est un peu froid par trop d'élégance con- tinue et d'uniformité dans le tour *. — On entrevoit d'après ces fragments que Bacchylide traitait les divers genres à peu près comme Simonide, mêlant dans les pro- portions consacrées les mythes et la morale. Beaucoup de fragments sont des maximes morales, élégantes et judicieuses. On y trouve aussi des imitations presque textuelles d'Hésiode^; Bacchylide est un lettré qui se souvient ^ Ce qu'il y avait peut-être de plus original dans ses œuvres, c'étaient ses chants d'amour, composés pour des chœurs, mais avec certaines formes (le refrain, par exemple) qui les rapprochaient de la simplicité populaire et des exemples lesbiens *. Mallieureusoment, nous n'en avons plus que six vers en trois fragments. — Sa versi- fication, comme sa poésie, utilisait ingénieusement les découvertes antérieures, avec une préférence marquée, somble-t-il, pour les rythmes dactylo-épitritiques.

Sans avoir été de premier ordre, Bacchylide fut jugé digne par les Alexandrins de flgurer dans leur canon

��1. Fragm. 27.

2. Fragm. 33 ; cf. fragm. 56.

3. Il le dit lui-même spirituellement (fragm. 14) : "Erspoc il ixipoxt ffOf b; t6 xz irdXûti t6 te vvv • — ovÔè y*P f ?^fov ippi^xwv Initav nvXaç — élevpEtv.

4. Fragm. 25 et 26. Une jolie image dans le fragm. 24.

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