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420 CHAPITRE VII. — PINDARE

d'ampleur qu'ils ^peuvent passer pour une simple intro- duction à la mention des victoires du héros. La dixième Némécnno, adressée à TÂrgien Thcaeos, constitue, au contraire, une exception manifeste. Mais il n'en est que plus curieux de remarquer que le dessin de cette ode est néanmoins symétrique, grâce à une double innovation du poète : elle commence, en effet, et finit par des mythes, et les éloges sont au milieu ; c'est exactement le con- traire de ce qui arrive habituellement; nous voyons là, pour ainsi dire, la symétrie ordinaire retournée ^

Quant aux complications du dessin primitif, elles sont dans Pindare nombreuses et variées. Il serait fastidieux d'en faire un relevé complet, mais le principe peut en être énoncé très simplement.

Les points extrêmes de l'ode, nous l'avons dit, restent fixes ; mais la route qui mène de l'un à l'autre présente diverses sinuosités; elle a des retours et des enlacements* Il y a déjà quelque chose de ce genre dans le plan des odesles plus simples, puisqueles actualités et les mythes, ces deux éléments nécessaires de toute ode triomphale, s'y divisent en trois groupes, et que deux d'entre eux encadrent, pour ainsi dire, le troisième. C'est le même principe qui préside aux combinaisons plus compliquées : cette sorte d'enlacement s'y répète et s'y multiplie au gré du poète. Que les actualités, par exemple, au lieu de

1. Voici le plan de ce poème : — au début, gloire mythique d*Ar- Ros, patrie de Theaîos (i'« triade): — au milieu, victoires de Theseos (2« triade), et victoires de sa famille, constamment heureuse sous la protection fidèle des Dioscures (3* triade); — à la fin, histoire mythi- que du dévouement de Castor à son frère Pollux, le récit du danger de Pollux occupant la 4' triade, et celui du dévouement de Castor la 5*. — (L. Schmidt a très bien montré le sens de ce récit mythique : la fidélité de Castor envers Pollux justifie la confiance de Thesos «t des siens en la protection de ces divinités). •» Ainsi, la seule ode de Pindare qui soit construite sur un plan tout à fait différent de ooloi qu*il a ordinai rendent suivi coafirine du. moins la ftécessUé 4*uim dis- position symétrique.

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