Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/501

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extremement divergentes : il est clair que les anciens en étaient réduits sur presque tous les points à des conjectures 1. Mais on peut affirmer que la période la plus active de sa vie doit être placée dans la seconde moitié du \V siècle. Car, d’une part, une tradition assez générale fait de lui le disciple de Phérécyde de Syros, et» de l’autre, on voit par la manière dont Xénophane ^, puis Heraclite ^ parlent de lui, qu’il devait être mort avant la fin du VI® siècle. G est tout ce qu’il importe de savoir.

La tradition lui attribue de grands voyages, mais qui paraissent bien avoir été imaginés pour expliquer les rap- ports qu’on crut découvrir entre ses doctrines et celles des divers peuples del’Orient. Ce qui est certain, c’est que, dans la force de l'âge, il quitta Samos et vint s’établir dans la Grande-Grèce, à Crotone, où il fonda son école. Pourquoi cette émigration? La tyrannie de Polycrate à Samos en fut peut-être la cause principale ; peut-être aussi la nature même de l’objet poursuivi par Pythagore, moins soucieux de spéculation pure que de pratique, et dont l’école ressemblait à une secte, dut-elle le décider à chercher en pays dorien un terrain mieux préparé à recevoir ce genre de prédication. On sait le succès qui l’accueillit en Italie. Le Pythagorisme y devint florissant. A Crotone, à Sybaris, l’aristocratie adopta si bien les doctrines nouvelles que celles-ci, d’abord érigées en une sorte de philosophie d’État toute-puissante, y furent ensuite en butte à la haine des adversaires de l’aristocratie, et qu’une révolution sanglante, vers la fin du vi® siècle, dispersa les adeptes du Pythagorisme.

Pythagore, à ce moment, vivait-il encore ? Les témoignages se contredisent. Les uns le font périr dans cette

1. Textes rapportés et discutés dans Zeller, t. I, p. 296, note 1 (trad. fran«;aise).

2. Xénophane, fvix’^m. 18 (Mullacii).

3. Héraclite, fragm. 14 (MuUach).