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532 CHAPITRE IX. — PHILOSOPHIE ET HISTOIRE

il parie sont grandes, il y a une sorte de majesté dans la simplicité tranquille avec laquelle il les aborde. Voici quel était le début de son livre — on y voit à merveille et l'espèce de grandeur propre à Anaxagore, et sa so- briété, et sa clarté, et aussi la gaucherie encore naïve d*un style qui a parfois quelque peine à trouver le tour le plus net — :

Toutes choses étaient ensemble, infinies en nombre et en petitesse, car la petitesse était sans limites. Et comme toutes étaient confondues, aucune n'apparaissait, à cause de cette pe- titesse. Car Tair et l'éther embrassaient tout, étant l'un et l'au- tre sans limites ; tous deux en effet dominent dans les corps par le nombre et par la grandeur i.

��Après Anaxagore une tentative fut faite pour revenir aux vieilles doctrines ioniennes. Diogénc d'ApoUonie en est l'auteur*. On ne peut guère douter qu'il n'ait suivi Anaxagore. Siraplicius le dit expressément\ et sa ma- nière d'écrire témoigne dans le même sens. Par le fond de sa doctrine, il se rattache à Anaximène. Comme lix\, c'est de l'air qu'il veut faire sortir toutes choses. Mais, instruit par les discussions de Parménide et de ses suc- cesseurs, il sent le besoin d'expliquer comment l'air donne naissance à d'autres corps : la transformation s'o- père, suivant lui, par raréfaction et condensation. Rien ne se crée, par conséquent, ni ne se perd ; il y a change- ment d'état, non de substance. Do plus, venant après Anaxagore, il insiste beaucoup plus que ne le faisaient les vieux Ioniens sur le rôle et la nature de l'esprit ; il croit, comme Anaxagore, qu*il a fallu de l'intelligence pour

1. Fragm. 1 (Mullach).

2. Diogène Laërce, IX, 57.

3. Comment, sur la Physique d'Arislote, 6, a (cxe^bv vecoraToc tôv Ktpi TaOxa axoAaadtvTtov,.... xà ptàv xarà 'AvaÇay6pav, xk tk xatà At^- xiimov XiYwv).

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