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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/370

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358 CHAPITRE VIII. — TRAGIQUES DE SECOND BANG

II

Parmi ces poètes, il y eut d'abord beaucoup d'imi- tateurs et un petit nombre seulement de novateurs.

Au temps d'Eschyle, nous n'entrevoyons guère de ten- tatives vraiment originales, en dehors dos siennes. A tort ou à raison, c'est en lui que se résume alors pour nous toute l'activité créatrice du génie dramatique. Ni Âristias^ ni Polyphradmon ne semblent avoir apporté rien do nouveau sur la scène. Après la mort d'Eschyle, sa ma- nière est loin de disparaître avec lui. Son fils Euphorion se fait particulièrement le continuateur de son art. On nous apprend qu'il remporta quatre victoires avec des tragédies de son père qui n'avaient pas encore été repré- sentées * : cela ferait donc un groupe de douze pièces d'Eschyle (ou même de seize en comptant les drames satyriques), mises sur la scène comme nouvelles au temps même des triomphes de Sophocle. Sans doute ce fut lui aussi, ou son frère Bion, qui prit soin de faire jouer de nouveau les pièces anciennes de leur père, en profitant du privilège glorieux voté par les Athéniens ^ La vieille tra- gédie se maintenait donc, grâce à eux, à côté de la tra- gédie nouvelle, et nous savons par un passage des Acharniens d'Aristophane combien le peuple athénien, en 423, goûtait encore ces anciennes pièces, si différentes pourtant de celles que produisaient les poètes du jour ^ On doit supposer par suite que dans cette famille d'Es- chyle, si attachée à Tesprit de son glorieux chef, les in-

1. Suidas, Eù^optwv.

2. Vie d'Eschyle : *A8Yivaïoi hï too-outov rjYairrjo-av Aîax^Xov wç {nr^çi- «•ao-Oat [xsToi ôavaxov aOioO tov pouXôfxevov 5i5ao^eiv xà AIct^^Xqu ^opbv Xa[jL6av£iv. Cf. schol. Aristoph. Acharn. 10; schol. Aristoph. Gre- nouilles, 868 ; Philostrate, Vie d'Apollonius, VI, 11, p. 113 Kayser.

3. Voyez la déception de Diccopolis qui attend une pièce d'Eschyle, lorsque le héraut vient annoncer l'entrée du chœur de Théognis : Acharniens f 10.

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