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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/399

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PRATINAS 387

qui écrivit des drames satyriques *. Si ce qui vient d'être dit est exact, il faut entendre par là que Pratinas le premier composa des pièces satyriques indépendantes. Le genre existait avantlui, mais ce fut lui qui l'organisa. Cela ne veut pas dire d'ailleurs que ses drames aient été représentés isolément. L'usage, tel que nous venons de Texpliquer, voulait que le drame satyrique fût joint, d*abord à une tragédie, puis, quand la forme trilo- gique se fut dégagée, à une trilogie. Rien ne nous auto- rise à croire que cet usage ait été mis de côté par Pra- tinas. Seulement ses drames satyriques, ayant désormais une existence propre, pouvaient être liés indifféremment à n'importe quelle trilogie, parce qu'ils no dépendaient spécialement d'aucune. Cela explique comment Pratinas put composer trente-deux drames satyriques contre dix-huit tragédies seulement, et comment lui, le maître reconnu du nouveau genre, ne remporta qu'une seule victoire ^ S'il y avait eu un concours distinct pour les drames satyriques, ce fait serait inconcevable; mais il n'y en eut jamais. Il faut donc supposer ou que Pratinas a fait représenter plusieurs fois les mêmes trilogies tragiques en variant les drames satyriques qu'il affectait à chacune d'elles, ou qu'il prêtait ses drames à d'autres poètes tra- giques, enchantés do s'associer pour cette partie spéciale du concours un homme qu'on savait y exceller ^ Nous ne connaissons des drames satyriques de Pratinas qu'un titre {les Lutteurs) et rien de plus. Né dans le canton de la Grèce où les satyres étaient le plus populaires, il dut sans doute à ses impressions d'enfance de goûter plus naïvement la spontanéité turbulente et joyeuse qui les

1. Suidas, IIpaTiva; : Ilpûto; ^ypa^^e craTupouç. Tzetzès, morceau cité, V. 91.

2. Suidas, Ilpaxcvaç. Pausanias, II, 13, 5.

3. Nous savons, par l'argument des Sept d'Eschyle, que les Lutteurs^ drame satyrique de Pratinas, furent représentés au nom de son fils Aristias avec une trilogie tragique de ce dernier.

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