Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t3.djvu/406

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

lié par le sujet à la trilogie tragique qui le précédait. Un autre fait intéressant, relatif à l’emploi du drame satyrique en ce temps, nous a été récemment révélé par une inscription. Une didascalie, qui date de l'année 418 avant notre ère, mentionne deux trilogies tragiques, non accompagnées de drames satyriques *. On a des raisons de croire qu’elle se rapporte aux Lénéennes, et, si cela est vrai, il est possible que ce nouvel usage ait été spécial à ces fêtes ^. Toutefois un scoliaste d’Aristo- phane, qui cite aussi une didascalie, nous apprend que le fils d’Euripide, après la mort de son père, fit jouer aux grandes Dionysies Iphigénie à Aulis, Alcméon et les Bacchantes, et il ne mentionne aucun drame satyrique joint à ces tragédies ^ Il semble donc que vers ce temps l’usage ancien se soit relâché de sa rigueur.

En tout cas, dans le cours du iv® siècle, il fut modifié profondément. Des inscriptions didascaliques, qui vont de 3i2 à 340, nous montrent en effet qu’alors on ne jouait plus qu’un seul drame satyrique dans chaque concours tragique *. Ce drame servait de prélude à la série des tragédies admises à concourir, et sou auteur était considéré comme un vainqueur, bien qu’il n’eût pas de concurrents ^ On peut conclure de là que le drame satyrique était alors en médiocre faveur auprès du public et qu’on le conservait surtout par un sentiment de respect envers une vieille tradition religieuse. Nous ne pouvons citer de ce temps que l'Héraclès satyrique et l'Hermès d’Astyda-

1. CIA II, 972.

2. A. Mûller, Griech. Bûhnenallerth.^ p. 326.

3. Schol. Aristoph., Oiseaux, 67.

4. CIA II, 973.

5. L’inscription porto : ’Ett’i Ntxojxaxoy* (xarjpixw • Tt{jLÔxXT)ç Au- xo’jpya). D’après la comparaison avec les formules qui suivent, on est obligô de sous-entendre èvtxa. Ce drame unique était nécessairement choisi par l’archonte; à défaut de concours, il y avait donc au moins un jugement préalable.