Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t4.djvu/14

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groupes qui appartiennent à d’autres régions intellectuelles ; mais il suffit, pour justifier les observations générales qui précèdent, que la grande majorité des écrivains de cette période soient des attiques, et qu’en particulier tous ceux chez qui l’art d’écrire a été porté à un haut degré d’excellence soient, en vertu de leur naissance ou de leur éducation des représentants authentiques de l’atticisme.

La prose attique s’est produite presque en même temps sous ses trois formes essentielles, éloquence, histoire, philosophie. C’est cependant l’éloquence qui doit attirer d’abord notre attention. C’est elle en effet qui, la première, sinon encore par ses chefs-d’œuvre, du moins par ses théories et par le mouvement qu’elle imprime aux intelligences, ouvre la marche et donne l’impulsion décisive. Elle est, d’ailleurs le lien commun des trois grandes formes littéraires de la prose : les historiens et les philosophes s’occupent de la rhétorique aussi bien que les orateurs ; la rhétorique, est une des puissances de ce temps ; les uns écoutent et l’admirent, les autres la combattent, mais elle ne laisse personne indifférent, et l’on ne saurait comprendre tout à fait ni ses disciples ne ses adversaires si l’on n’avait commencé par l’étudier elle-même.


I


L’éloquence écrite est la seule qui fasse, à proprement parler, partie de la littérature. Et sous ce nom d’éloquence écrite nous ne désignons par ici des discours improvisés mais recueillis par quelque système de sténographie ; cette forme d’éloquence écrite est étrangère à la Grèce ancienne ; nous n’y rencontrons, en fait de littérature oratoire, que des discours rédigés