Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t4.djvu/198

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vue perse, Ctésias était un témoin bon à entendre, sinon à croire toujours. On s’explique ainsi son succès qui fut grand. Non seulement Diodore l’a en partie copié, mais Plutarque lui-même, qui le juge avec sévérité, est obligé de recourir à lui. Par les sujets traités, par la place donnée aux légendes, par la douceur du style, il rappelle Hérodote ; mais c’est un Hérodote de moins bonne foi, d’âme moins haute et moins religieuse, d’esprit plus volontairement romanesque, de style aussi moins délicieux ; une sorte d’Hérodote aventurier et suspect, qui justifie à l’avance le Græcia mendax de Juvénal ; en tout cas, un successeur des logographes plus que de Thucydide.

Ce sont encore des logographes, à certains égards, que les auteurs d’Atthides. Ils suivaient les traces d’Hellanicos en racontant l’histoire d’Athènes depuis ses origines[1]. Bornons-nous à rappeler ici les noms de Clitodème et de Phanodème, qui vécurent dans la première moitié du ive siècle et qui servent d'intermédiaires entre le vieil Hellanicos et les historiens qui ont cultivé le même genre après la mort d’Alexandre. Car il y eut des auteurs d’Atthides encore pendent le iiie siècle ; mais ceux-ci furent beaucoup plus savants et plus habiles que leurs prédécesseurs. Pour les Clitodème et les Phanodème, très rarement cités par les anciens, une simple mention paiera notre dette à leur égard[2].

  1. Sur Hellanicos, cf. plus haut, t. II
  2. Fragments dans C. Müller (Bibli. Didot), Fragm. historic., t. I, p. 359-370, et notices, ibid., p. lxxxi et suiv. — Nous laissons de côté Androtion, qui n’est pas le même que l’orateur contemporain que Démosthène, et qui appartient au siècle suivant.