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ANTHOLOGIE D’AGATHIAS
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τῶν νέων ἐπιγραμμάτων (tôn neôn epigrammatôn)), où il rassembla, avec les siennes, quelques·unes des meilleures parmi celles des derniers siècles ou de son temps[1]. Ce recueil est un des éléments de notre Anthologie palatine, où l’on en peut lire encore les prologues (IV, 3 et 3b, Stadtmüller). Quelques-uns des poètes qui y figuraient sont dignes d’être cités.

Au ive siècle appartient Métrodoros, qui semble avoir vécu au temps de Constantin[2]. Auteur de divers ouvrages perdus d’astronomie et de géométrie, il est surtout connu par une série de trente Épigrammes arithmétiques (ἐπιγραμμ. ἀριθμητιϰά (epigramm. arithmetika), Anth. Pal. XIV, 116-146) : énoncés assez agréables de petits problèmes élémentaires, qu’il s’amuse à mettre en forme dramatique.

Cent ans plus tard, nous trouvons un des poètes les plus intéressants de ce groupe, Palladas d’Alexandrie, contemporain d’Arcadius[3]. Lui-même nous fait savoir qu’il était grammairien et pauvre (Anth. Pal. IX, 168, 169 etc.), et que, sur le tard, il renonça à une profession qui ne le nourrissait plus (ibid. 171). Une de ses épigrammes (IX, 400) est adressée à Hypatie, qui enseigna à Alexandrie jusqu’en 415. Le grand nombre de morceaux de lui conservés dans l’Anthologie atteste sa réputation, qui n’est pas entièrement imméritée[4]. Sur les cent cinquante inscrits à son nom, quelques-uns au moins, surtout ceux où il se plaint de son sort, ont une certaine franchise âpre et caustique. Il se sert tantôt de l’hexamètre, tantôt du distique, tantôt de l’iambe, avec une égale facilité, qui touche au défaut.

  1. Suidas, Ἀγαθίας (Agathias). Anthol. Pal., IV, 3, où le titre donné dans la note préliminaire est Συλλογὴ νέων ἐπιγραμμάτων (Sullogê neôn epigrammatôn). Cf. Agathias, Histoire, Préf., 6. — Pauly-Wissowa, art. Anthologia et Agathias.
  2. Socrate, Hist. eccl., I, 19. Jacobs, Anthol., t. XIII, p. 917.
  3. Jacobs, Anth., t. XIII, p. 927.
  4. Voy. Anth. Pal., IX, 380.