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CHAP. VIII. — LA FIN DE L’HELLÉNISME

qu’il retrace, se laisse lire sans effort ; mais il s’en faut de beaucoup que ce ne soit une grande œuvre[1].

Sozomène, de Salamine, un peu plus jeune que Socrate, fut, comme lui, avocat à Constantinople et traita à peu près le même sujet que lui dans son Histoire ecclésiastique, en neuf livres. La période qu’il embrasse est pourtant un peu plus courte (de 324 à 425). Inférieur à Socrate, Sozomène l’a quelquefois suivi de fort près, quelquefois même transcrit, et quelquefois aussi redressé[2].

Théodoret, évêque de Kyros en Syrie, est surtout un théologien, et nous parlerons bientôt de lui avec plus de détail. Mais il est aussi l’auteur d’une Histoire ecclésiastique, en cinq livres, composée vers 450. Bien qu’il y traite à peu près les mêmes faits que Socrate et Sozomène (de 323 à 428 environ), il semble indépendant de l’un et de l’autre. On y retrouve les qualités essentielles de son esprit ferme et sain, mais non une conception supérieure de l’histoire. Son récit n’en est pas moins d’une grande importance, comme témoignage et comme explication.

Ces trois noms constituent en somme un groupe assez imposant encore, dans l’historiographie chrétienne du

  1. Les œuvres des principaux historiens de l’Église ont été publiées collectivement par H. de Valois, Paris, 1659-73 et 1677. Migne a reproduit le texte de Socrate d’après cette Edition dans sa Patrol. gr., t. LXVII. Autre édition : Socrates Scholasticus, Eccles. historia, éd. R. Hussey, avec trad. lat., 3 vol., Oxford, 1853. — Sources : Hist. ecclés., II, 1 : Ἡμεῖς οὖν πρότερον Ῥουφίνῳ ἀκολουθήσαντες τὸ πρῶτον καὶ τὸ δεύτερον τῆς ἱστορίας βιβλίον ᾗ ἐκείνῳ ἐδοκει συνεγράψαμεν, τὰ δὲ ἐκ διαφόρων συναγαγόντες, τινὰ δὲ καὶ παρὰ τῶν ἔτι ζώντων ἀκούσαντες ἐπληρώσαμεν.
  2. L’Histoire ecclésiastique de Sozomène figure dans le recueil de H. de Valois, mentionné ci-dessus, et dans la Patrol. gr. de Migne, t. LXVII, à la suite de celle de Socrate. Elle a été publiée également par Hussey, 3 vol., Oxford, 1860.