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DERNIERS ÉCRIVAINS CHRÉTIENS

restriction : Théodoret n’est créateur en rien. Il clôt dignement une très estimable tradition, mais il n’apportait aucun germe d’où pût naître quelque chose de nouveau. On n’est pas surpris qu’après lui il n’y ait plus rien, ou peu s’en faut.

XI

Si l’on met à part ces deux hommes remarquables, les divers genres où ils ont brillé ne comptent à partir du ve siècle que des noms peu connus.

L’éloquence religieuse est représentée surtout dans la première moitié de ce siècle par Acakios de Beroë et Severianos de Gabala, dont il nous reste quelques discours ; un peu plus tard, par Proclos, Théodotos d’Ancyre, Eusèbe d’Alexandrie, un des successeurs de Cyrille ; puis, vers la fin du ve siècle, elle disparaît pour nous. L’apologétique et la théologie, en tant qu’elles touchent à la littérature, ont à peu près le même sort. On cite, au début du ve siècle, Macarios de Magnésie, qui compose, vers 410, une grande œuvre d’apologie, publiée très incomplètement en 1876[1] ; Némésios d’Émèse, du même temps, auteur d’un traité philosophique Sur la nature de l’homme, où se marque fortement l’influence du néoplatonisme[2] ; puis au vie siècle, Jean Philoponos, le grammairien d’Alexandrie que nous avons déjà nommé, auteur de plusieurs traités théologiques perdus[3]. Mais le seul ouvrage de ce genre qui ait exercé une durable influence, c’est la collection des œuvres de théologie mys-

  1. Macarii Magnetis quæ supersunt, édit. C. Blondel, Paris, 1876. Voir Bardenhewer, § 61, 1.
  2. Bardenhewer, § 51, 11. Publié sous le nom de Grégoire de Nysse dans la Patrol. gr. de Migne, t. XLV, p. 188.
  3. Bardenhewer, § 82, 3.