Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
91
MÉMOIRES MILITAIRES

dans le luxe et dans la douceur du climat. Elle fit de nombreux prosélytes dans tout le monde grec. Une réaction finit par se produire. Elle vint d’abord d’un certain Hermagoras de Temnos qui essaya, vers le milieu du iie siècle, de réconcilier la rhétorique purement déclamatoire et pratique avec la recherche des règles[1] ; ensuite des écoles de Pergame et de Rhodes. L’école de Pergame, en relations étroites avec Athènes, fut surtout une école de philologues ; celle de Rhodes, une école de rhéteurs. Mais déjà de nouvelles influences, venues de Rome, tendaient à ramener le monde grec aux idées sérieuses. Nous retrouverons plus tard les unes et les autres[2].

II

L’histoire, au iiie siècle, est supérieure en somme à l’éloquence, bien qu’Hégésias ait eu des imitateurs même parmi les historiens, et que les exemples cités plus haut soient tirés d’un de ses ouvrages historiques. Tous les historiens, heureusement, ne sont pas ses élèves. Si l’on trouve, chez quelques-uns, les défauts de la mauvaise rhétorique, on trouve aussi, chez d’autres, de la curiosité, une information étendue, quelquefois de la critique, et, sinon de l’éloquence, du moins une netteté judicieuse.


Ce qui manque surtout à la plupart, c’est l’intelligence et le goût des affaires. Il faut pourtant faire une exception pour quelques généraux ou hommes d’état qui ont écrit le récit des événements auxquels ils avaient été

  1. Cf. Susemihl, II, p. 471.
  2. Pour les écoles de Pergame et de Rhodes, v. chap. VI.