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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/264

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CHAPITRE IV. — LA POÉSIE ALEXANDRINE

poème didactique[1]. Le seul fragment de quelque étendue qui en subsiste a bien le caractère didactique : c’est une description des cinq zones, écrite avec une élégance un peu sèche[2], dans le goût d’Aratos, et imitée par Virgile. Mais nous savons d’autre part que le poète y racontait l’enfance d’Hermès, comment il fit jaillir la voie lactée dans le ciel en mordant le sein d’Héré, ses larcins, ses voyages, la découverte de la lyre[3]. De sorte qu’on peut se demander si l’œuvre, dans son ensemble, n’était pas surtout une petite épopée de genre, selon la poétique de Callimaque, avec certains épisodes d’un caractère descriptif et didactique.


Nicandre, au contraire, né à Colophon vers la fin du iiie siècle, est un poète franchement didactique, mais franchement médiocre[4]. Il nous reste de lui deux poèmes, les Θηριακά (958 vers), sur les morsures des bêtes et leurs remèdes, et les Ἀλεξιφάρμακα (630 vers), c’est-à-dire les « contre-poisons[5]. » Ce sont de plates compilations, dont la conservation n’est nullement due à leur mérite littéraire. Nicandre avait en outre composé un certain nombre d’autres ouvrages, les uns en prose, les autres en vers, sur des sujets d’histoire et de géographie (Κολοφωνιακά, Θηβαικά, etc.), et sur des sujets d’histoire naturelle (Γεωργικά, Μελισσουργικά, etc.). Les fragments fort courts qui en restent montrent seulement

  1. Sur Ératosthène en général, cf. plus haut, ch. II, p. 120 et suiv.
  2. Anthol. de Jacobs, I, p. 227-229.
  3. Cf. Couat, p. 465-469. — Fragments dans Hiller, Eratosthenis carminum reliquiae, Leipzig, 1872.
  4. Suidas, Νίκανδρος ; Vie anonyme, dans Westermann, p. 64 et suiv. Cf. Susemihl, I, p. 302-307.
  5. Publiés en dernier lieu par Otto Schneider, Nicandrea, Leipzig 1856, et dans les Poetae bucolici de la bibl. Didot.