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CHAPITRE II. — D’AUGUSTE À DOMITIEN

Outre son histoire universelle, Nicolas de Damas avait encore composé une Vie d’Auguste, une Autobiographie, un Recueil de traits de mœurs, et divers écrits philosophiques.

La Vie d’Auguste (Βίος Καίσαρος), dont il nous reste des morceaux étendus, se compose aujourd’hui de deux grands fragments. Le premier, publié par Henri de Valois (Paris, 1834) d’après un manuscrit de Tours, comprend le récit de la jeunesse d’Octave, de son éducation et de ses rapports avec son père adoptif, Jules César[1]. Le second, emprunté à un manuscrit de l’Escurial, a été copié par E. Miller, qui le signala dans son Catalogue des mss. de l’Escurial (Paris, 1849), puis publié par Feder (Darmstadt, 1850) d’après une copie qu’il en avait faite lui-même antérieurement[2] : c’est le récit de la conjuration contre César, de sa mort, du débarquement d’Octave en Italie et de ses premiers actes, jusqu’aux préparatifs de sa lutte contre Antoine. L’auteur, dans ces pages, se montre aussi flatteur à l’égard d’Auguste qu’il l’avait été dans son Histoire universelle à l’égard d’Hérode. Mais il donne quelques renseignements précis qu’on ne trouve pas ailleurs, et sa narration se lit en somme avec intérêt[3].

    (Hist. min., Préf., p. IV) pense qu’à ce moment une bonne partie de l’ouvrage avait déjà péri. Photius, pass. cité, semble n’en connaître que la première partie, qu’il appelle Ἀσσυριακὴ ἱστορία.

  1. C’est un extrait tiré du recueil de Constantin Porphyrogénète Περὶ ἀρετῆς καὶ κακίας.
  2. Cf. Frag. Hist. græc., t. III, p. 427, d’après la copie de E. Miller. Ce long et important fragment est extrait du recueil de Constantin Porphyrogénète Περὶ ἐπιβουλῶν.
  3. E. Egger, dans son mémoire Sur les historiens d’Auguste (Paris, 1883), a étudié cette Vie d’Auguste ; mais on n’en connaissait alors que le premier fragment ; ce qui a induit le savant critique à méconnaître le vrai caractère de l’œuvre. — Ch. Müller, ouv. cité, en a bien apprécié la valeur : Multa suppeditant (reliquiæ ejus) quæ aliunde comperta non habemus… ; alia, quæ a Suetonio, Appiano, Plutarcho, Dione, Velleio paucis tanguntur, uberius narrant ; alia alio exponunt ordine.