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CHAPITRE II. — D’AUGUSTE À DOMITIEN

tèrent plus tard : il est impossible aujourd’hui de les distinguer d’après leur âge relatif ; mais, comme ensemble, elles répondent bien aux besoins et au goût que nous signalons en ce moment.

À côté de ces œuvres anonymes ou apocryphes, il y en eut d’autres qui furent publiées par leurs auteurs sous leur vrai nom. Les principaux pythagoriciens de ce siècle[1] sont les deux Sextius, contemporains d’Auguste et de Tibère[2], Sotion d’Alexandrie, disciple de Sextius le père et l’un des maîtres de Sénèque[3], puis, sous Néron, Moderatus de Gadès[4], Areios Didymos[5], enfin Apollonios de Tyane, qui vécut jusqu’au temps de Nerva[6]. Quelques-uns de ces noms sont connus ou même illustres, mais aucun n’a une grande importance dans l’histoire littéraire.

Sextius le père avait composé en grec quelques écrits de morale demi-stoïcienne, demi-pythagoricienne, qui ne nous sont plus connus que par les éloges enthousiastes de Sénèque[7]. Nous possédons encore un certain nombre de Sentences et la traduction latine d’un Manuel, qui sont ou de lui ou de son fils[8]. Il est possible que le manuel ait été interpolé ; mais quelques additions çà et

  1. Voir Zeller (Phil. d. Griech., V, p. 99 et suiv.
  2. Müllach, t. II, p. XXIX et suiv.
  3. Ibid., p. XXXII. Sénèque, Epist., 108 et Lactance, Instit. div., VI, 2.
  4. Müllach, t. II, p. XXXII. Étienne de Byz., v. Γάδειρα.
  5. Müllach, t. III, p. I.
  6. Sur Apollonios de Tyane, plusieurs notices dans Suidas, v. Ἀπολλώνιος. Biographie fabuleuse par Philostrate, à propos de laquelle nous aurons à revenir sur ce personnage. Pauly-Wissowa, Apollonius, 98.
  7. Sén., Epist., 59, 64, 73.
  8. Müllach, t. I, p. 522 et suiv. L’Enchiridion a été traduit du grec en latin au IVe siècle par Tyrannius Rufinus, prêtre de l’église d’Aquilée, qui avait confondu Sextius le pythagoricien avec le pape martyr du même nom ; erreur dont S. Jérôme le reprend comme d’une folie : « temeritatem, immo insaniam » (Epist., 133, 3).