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LUCIEN ; SES ÉCRITS

bourgeoises. La date de cette composition nous est inconnue[1].

Une troisième et très courte série d’écrits comprend ceux qui appartiennent, d’une manière certaine, à la vieillesse de Lucien. Ce sont d’abord deux prologues de conférences, l’Héraclès et le Dionysos, fort semblables à ceux qui ont été déjà mentionnés. Puis l’Apologie pour les salariés, sorte de palinodie ingénieuse, dans laquelle Lucien, rappelant le succès qu’il avait obtenu autrefois par son écrit Sur ceux qui se font salarier, se justifie d’avoir consenti lui-même à recevoir un salaire comme fonctionnaire public. Enfin l’Excuse à propos d’une mauvaise formule de salut, simple jeu d’esprit dont tout le sujet est une inadvertance de parole, un « bonsoir » dit à la place d’un « bonjour ». On peut y ajouter la Tragédie de la goutte et Pied léger, ces deux parodies tragiques, qui ont pour sujet la puissance de la goutte et les vains efforts que font ses victimes pour la déjouer ou pour dissimuler sa victoire ; si elles sont vraiment de Lucien, ce qui n’a rien d’impossible, elles se placent assez naturellement en ce temps, où, malgré l’âge et la maladie, son esprit demeurait vif, aimable, enjoué. — Quant aux Épigrammes, celles qui lui appartiennent doivent être réparties dans sa vie entière, sans qu’il soit possible ni de les dater ni d’en contrôler l’authenticité.

  1. On sait que le même récit a été traité en latin, non sans d’importantes variations, par Apulée. Les deux écrivains semblent indépendants l’un de l’autre ; mais la question de leurs rapports mutuels, et avec Lucius de Patras, est un sujet de controverses. Voir surtout : Teuffel. Stud. und Characteristiken (2e éd.), p. 312 ; E. Rohde, Ueber Lucians Schrift Λούκιος, Leipzig, 1869 ; K. Bürger, De Lucio Patrensi, Berlin, 1887 ; H. Dec, De ratione inter Ps. Luciani Asinum et Apul. metamorph., Leiden, 1891.