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POÉSIE ÉPIQUE ET DIDACTIQUE

X

Nous ne nous éloignons guère de la sophistique, qui est le centre de ce chapitre, en passant à la poésie. Car, au second siècle, la poésie, sous presque toutes ses formes, c’est encore de la sophistique.

L’imitation étant alors le fond de toute production littéraire, il n’y avait pas de raison pour que les genres les moins appropriés au temps ne reprissent faveur parmi les lettrés. Une composition en prose du temps d’Adrien, le Concours d’Homère et d’Hésiode, nous montre combien la vieille épopée et ses représentants étaient alors en faveur dans les écoles. Il n’est pas étonnant que des hommes d’école aient songé à faire des épopées. Philostrate nous apprend que le sophiste Scopélien avait composé une Gigantomachie, digne de servir de modèle aux Homérides[1]. Un certain Arrien, que Suidas distingue du disciple d’Épictète, mais qu’on peut rapporter au même temps, non content de traduire en grec les Géorgiques de Virgile, écrivit une Alexandride en vingt-quatre chants, où il célébrait les conquêtes du roi de Macédoine, que l’autre Arrien racontait en prose[2]. Un peu plus tard, le sophiste Adrien de Tyr, sous Marc-Aurèle et Commode, versifiait des Métamorphoses en sept livres. Peut-être est-ce aussi en ce siècle qu’un certain Denys de Samos compose des Bassariques, dont il nous reste quelques fragments[3], et divers poèmes didactiques qui sont perdus[4]. En somme,

  1. V. des Soph., I, 21, 9.
  2. Suidas, Ἀρριανὸς ἐποποιός. Étienne de Byz., v. Σάνεια et Ἄστραια.
  3. Ét. de Byz., v. Κάσπειρος. Fragm. dans Bernhardy, Dionys. Perieg. p. 515-547.
  4. Des Λιθιακά, des Ὀρνιθιακά, des Ἰξευτικά (Suidas), dont nous possédons encore une paraphrase en prose, Didot, Poet. bucol., p. 407 ; Schol. Harleian. ad Odyss. X, 323, Le scol. de Denys le Périégète at-