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PORPHYRE.

das nous dit qu’il vécut jusque sous Dioclétien (285-305) ; et cela est confirmé par un passage de sa Vie de Plotin (c. 23) où il parle lui-même d’une vision qu’il eut à l’âge de soixante-huit ans, donc en 301. On peut admettre, d’après cela, qu’il mourut entre 301 et 305, probablement à Rome[1].

Esprit bien moins original que Plotin, mais singulièrement actif, prompt à comprendre et aimant à expliquer, d’ailleurs très instruit en toute matière, Porphyre a beaucoup écrit. Il fut à la fois philosophe, polémiste, historien, grammairien et mathématicien[2]. Nous ne pouvons donner ici qu’un aperçu de cette immense production littéraire.

Ses écrits de philosophie, sans parler de la publication des Ennéades de son maître, étaient nombreux. Suidas en énumère une douzaine, la plupart perdus, et sa liste n’est pas complète[3]. L’ouvrage le plus important pour la doctrine néoplatonicienne est l'Introduction à la connaissance de l’intelligible (Ἀφορμαὶ εἰς τὰ νοητὰ (Aphormai eis ta noêta)), court résumé des idées fondamentales de la secte. Avec ce don de clarté qui était une des qualités de son esprit, Porphyre a su y condenser en formules brèves les enseignements de son maître. Ce qui subsiste d’obscurité dans ce livre tient en partie à la nature même

  1. Eunape, pass. cité.
  2. Augustin. Cité de Dieu, XIX, 22 : doctissimus philosophorum. Eunape, p. cité : Γραμματιϰῆς τε εἰς ἄϰρον ἁπάσης… ἀφιϰόμενος ϰαὶ ῥητοριϰῆς… φιλοσοφίας τε πᾶν εἶδος ἐϰματτόμενος.
  3. Outre ceux dont nous allons parler, mentionnons, à cause de leur notoriété et sans y insister autrement, le Traité sur l’âme (Περὶ ψυχῆς (Peri psuchês)), dédié à Boéthos, et la Lettre à Anébon, qui traitait de la divination. Des fragments assez importants de l’un et de l’autre subsistent dans la Préparation évangélique d’Eusèbe. Pour la Lettre à Anébon, voir aussi Augustin, Cité de Dieu, X, ch. xi. — Il nous reste des fragments d’un traité Sur les forces de l’âme (Περὶ τῶν τῆς ψυχῆς δυνάμενων (Peri tôn tês psuchês dunamenôn)) et l’Introduction du commentaire sur les catégories d’Aristote.