Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/877

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
859
ÉCRIVAINS CHRÉTIENS SECONDAIRES

Deux noms seulement doivent encore être mentionnés dans ce chapitre ; ceux de Pamphile et de Jules Africain. — Pamphile, qui fut élève de l’école d’Alexandrie et mourut évêque de Césarée de Palestine en 309, n’intéresse guère l’histoire de la littérature qu’à titre de fondateur d’une célèbre bibliothèque chrétienne, qui, servit aux travaux d’Eusèbe et de Jérémie. Il avait composé une Apologie d’Origène, qu’il laissa inachevée en cinq livres : Eusèbe y ajouta un sixième livre ; l’ouvrage a disparu, sauf le premier livre, dont nous possédons encore la traduction latine par Rufin[1]. — Julius Sextus Africanus, qui vécut dans la première moitié du siècle et se fixa de bonne heure à Emmaüs en Palestine, est célèbre comme le père de la chronographie ecclésiastique[2]. Mais de sa Chronographie en cinq livres, qui s’étendait de l’an 5499 av. J.-C. à l’an 221 de notre ère, il ne reste que des fragments ; et ces fragments n’ont rien de littéraire[3].

Le iiie siècle, malgré le grand nom d’Origène, n’a donc marqué dans la littérature chrétienne par aucune œuvre de premier ordre. Mais, s’il n’a rien achevé, on peut dire qu’il a tout préparé. Les genres futurs étaient en germe dans les œuvres qu’il avait produites. De ces germes allait sortir une riche et brillante végétation.

  1. Sur Pamphile, les principaux témoignages sont ceux d’Eusèbe, Hist. ecclés., VI, 33 et 34 ; VII, 32 ; VIII, 13. Eusèbe avait écrit sa vie (Ibid) ; cet ouvrage ne nous est pas parvenu. — Bardenhewer, 33, 4 ; Batiffol, p. 183. — Fragments, Migne, Patr. Gr., XVII, 521-632.
  2. Eusèbe, Hist. ecclés., VI, 31 ; Prépar. évang., X, 10 ; Démonstr. évang., VIII ; Suidas, Ἀφριϰανός (Aphrikanos). — Bardenhewer, 22, 1 ; Batiffol, p. 185.
  3. Photius. cod. 34. Jules Africain avait écrit aussi, sous le titre de Κεστοί (Kestoi) (Broderie), une sorte d’encyclopédie scientifique, dont il reste d’assez nombreux fragments. Ce qui subsiste de J. Africain se trouve dans Migne, Patr. Gr., X, 35-108.