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ETYMOLOGICA ; HÉSYCHIOS D’ALEXANDRIE


le xe siècle, et l’Etymologicum Gudianum, ainsi nommé de Gude, à qui appartint le manuscrit aujourd’hui déposé à Wolfenbuttel. Orion, bien entendu, ne possédait pas plus que ses successeurs la vraie méthode étymologique ; leurs fantaisies nous donnent l’idée des siennes ; mais c’est grâce à de tels ouvrages que nous ont été conservés bien des fragments de textes perdus, avec de nombreux témoignages soit sur les auteurs classiques, soit sur leurs commentateurs[1]. — Au même siècle paraît devoir être rapporté le glossaire d’Hésychios d’Alexandrie. L’auteur nous apprend lui-même, dans une lettre qui sert de préface à son livre, que le grammairien Diogénianos[2] avait eu, avant lui, l’idée heureuse de réunir en un seul lexique (appelé Περιεγροπένητες (Periegropenêtes)) tout le contenu des glossaires spéciaux à l’épopée homérique, à la poésie lyrique, à la tragédie, à la comédie, aux orateurs. (C’est ce travail qu’il s’est proposé d’améliorer et de compléter. Son ouvrage est comme une revue alphabétique de tous les termes rares et aussi des proverbes employés par les auteurs classiques. Non seulement il supplée pour nous des scolies perdues, mais il permet aux éditeurs modernes de rétablir quelquefois dans les textes anciens les expressions primitives, quand les copistes y ont substitué des termes plus usités[3]. Dans le glos-

  1. Les Étymologiques ont été plusieurs fois publiés. La seule édition d’ensemble est encore celle de Sturz, Etymologica, Leipzig, 1816-1820, qui contient les fragments d’Orion. Elle a été complétée par Cramer, Anecd. Par., IV, et Miller, Mélanges, p. 1-318. L’Etymologicum magnum a été grandement amélioré dans l’éd. de Th. Gaisford, Oxford. 1848. Sur l’histoire des Étymologiques, il faut consulter aujourd’hui Reitzenstein, Geschichte der griechischen Etymologica, 1897.
  2. Le même sans doute dont nous avons parlé au chap. III et qui vivait sous Adrien (ci-dessus, p. 627).
  3. L’édition usitée est celle de Mor. Schmidt. Iéna, 1857. 4 vol. Le même savant a donné en 1864 une editio minor en un seul volume, qui est d’un usage commode.