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TROISIÈME PARTIE

L’Enquête


Chapitre Ier

CRIME OU SUICIDE ?


Il est trois heures trois quarts. Dans le bureau silencieux, nul bruit.

Le cadavre de Jarvis, devant la porte du coffre-fort, en semble la sentinelle immobile gardant le secret impénétrable. Le dos appuyé contre la porte de fer, Jarvis garde aux lèvres comme un sourire de triomphe, que la mort a fixé à jamais sur ses traits rigides.

Sa main droite couvre le trousseau de clefs qu’il a eu l’énergie farouche d’arracher de la serrure, faisant ainsi jouer le déclic du mécanisme. Et la lourde porte d’acier reflète le lugubre spectacle du silence… du mystère…

Tout à coup, des coups à la porte.

Des coups d’abord timides, espacés, frappés avec respect, puis plus rapprochés, étonnés en droit de ne pas recevoir de réponse, puis pressants, comme des appels.

Enfin on entend une voix, celle d’Henderson, qui s’impatiente et appelle :

— Monsieur Jarvis…

Quelques minutes s’écoulent :

— Monsieur Jarvis, êtes-vous là ?

On tourne la poignée. Le pêne joue, mais la porte fermée au verrou résiste.

— Monsieur Jarvis, vous êtes là, puisque le verrou est mis… Monsieur Jarvis, répondez ! Il ne vous est rien arrivé, au moins ?

— Monsieur Jarvis, c’est moi, Henderson !

Des pas s’éloignent, reviennent ; l’homme, de l’autre côté de la porte,