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qu’il devait être chez le général à trois heures précises.

— Et il est…

— Quatre heures vont sonner.

— Un accident a dû lui arriver à lui aussi, car le trajet d’ici Kendall House demande en auto trente-cinq minutes au plus.

— Ah ! on sonne à la porte, ce doit être la police. Allez vite.

Et pendant qu’Halsinger descendait ouvrir, Henderson, sur le seuil de la porte, attendit l’arrivée des policiers.

Ceux-ci entrèrent et avec eux Stockton et Boulard. Tous deux, on se le rappelle, avaient rendez-vous avec le chef du bureau de police Horner pour aller visiter les pénitenciers.

Au moment où ils allaient partir, le coup de téléphone d’Henderson avait dérangé leurs projets.

La banque Weld était une maison trop importante pour que le chef du bureau de police ne se dérangeât pas en personne pour diriger l’enquête, puisqu’il y avait eu mort d’homme.

Il avait donc été obligé de retarder le départ pour Long Island mais se tournant vers le détective :

— Stockton, ne voudriez-vous pas venir avec nous jusque chez Weld ? Vous nous aiderez peut-être.

— J’irai volontiers. Et vous, mon cher ami, ajouta Stockton en se tournant vers Marius, ne viendrez-vous pas ? L’occasion est bonne pour vous de voir comment nous procédons à une enquête post mortem.

— J’irai avec d’autant plus d’intérêt que ce matin, et tout à l’heure encore, j’étais dans le bureau de monsieur Georges Weld. Ce n’est pas à lui au moins qu’il est arrivé malheur ?

— Non, c’est son fondé de pouvoirs, monsieur Jarvis, qui aurait été tué, ou qui se serait suicidé, on ne sait.

— Ah ! Je suis heureux qu’il ne soit rien arrivé à monsieur Weld, car il m’est éminemment sympathique.

— Allons, si vous voulez bien.

Le temps de monter dans l’auto, toujours à la disposition d’un bureau de police et de faire le trajet, cinq a six minutes au plus, et ils étaient arrivés de compagnie à la banque et entraient dans le bureau.

Entraient, non…

De la porte, un détective porteur d’un appareil photographique très perfectionné prit deux ou trois clichés, puis pénétrant seul dans le bureau, il photographia le cadavre, une première fois en plaçant l’objectif directement au-dessus de lui, puis une seconde à sa hauteur, en plaçant l’appareil en face de la figure.

La porte de la chambre-forte fut également photographiée avec le même soin méticuleux.

De nos jours, la photographie vient à tout instant en aide à la justice.

La plaque sensible est, en effet, un instrument de précision autrement parfait que notre œil.

Mille faits prouvent qu’elle « voit l’invisible ».

Voici un mouchoir ou un linge quelconque taché de sang. On le lave, on le lessive et, une fois repassé, il paraît blanc, neuf, si bien que, même avec une loupe, on n’y découvre aucune trace suspecte.

Mais qu’on le photographie ! Tous les endroits qui avaient été maculés de sang apparaissent sous la forme de taches foncées.

C’est dire le parti que peut tirer un juge d’instruction habile d’une aussi belle découverte.

Un assassin, arrêté longtemps après