Page:Cromarty - K.Z.W.R.13, 1915.djvu/184

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— Stoop, continua-t-il en s’adressant au policeman de faction, allez chercher des sandwichs et… comme boisson, demanda-t-il à Weld ?

— Je boirai volontiers de l’eau gazeuse, car j’ai la gorge et l’estomac serrés.

— Vous entendez, Stoop. Faites vite.

— Je vous remercie, monsieur Horner. La moindre marque de sympathie est précieuse quand on est dans ma situation.

— Votre situation est certainement grave, monsieur Weld, mais je suis de l’avis du général Kendall. Si vous avez tué…

— Comment pouvez-vous croire ?…

— Si vous avez tué, ce n’est pas pour un motif déshonorant, j’en suis sûr. Un honnête homme comme vous ne dément pas toute sa vie en un instant.

— Croyez-vous donc vraiment ?…

— Ne discutons pas, monsieur Weld et attendons. Monsieur Stephenson lui-même sera ici à neuf heures et demie avec ses ouvriers, ceux qui sont venus ce matin, et je souhaite qu’on puisse ouvrir vivement cette porte, puisque vous croyez trouver dans votre coffre-fort la preuve de votre innocence. Je dois vous dire que ce policier français, monsieur Boulard, semble partager votre manière de voir.

— Monsieur Boulard vous a parlé ?

— Comme il sortait derrière moi, nous avons fait quelques pas ensemble. Tous deux, nous allions dans la même direction.

— Que vous a-t-il dit ?

— Il est persuadé que le mot de l’énigme se trouve dans le coffre-fort, et ma foi, quand on l’écoute, ses déductions paraissent assez justes.

— Hélas, pendant que je suis resté seul, j’ai beaucoup réfléchi, et je crains maintenant…

— Quoi donc ?

— Que l’ouverture de ce coffre ne m’apprenne un nouveau malheur.

— Est-il possible ?

— Si on a volé non seulement les millions que ce coffre renferme, mais aussi les papiers que m’avait confiés le général Kendall, ce sera…

— Ce sera ?… Achevez…

— Ce sera peut-être la ruine pour moi, la ruine et le déshonneur pour lui !

— Qu’est-ce qui vous fait supposer une pareille catastrophe ?

— Je ne sais plus que croire, et je crains tout !

— Voici Stoop. Tenez, restaurez-vous.

— Je boirai seulement un verre d’eau.

— Mangez, monsieur Weld, ne fût-ce que quelques bouchées.

— Ce me serait impossible…

— Alors en ce cas, je n’insisterai plus. Qui est-ce qui arrive dans le hall ? Voyez donc, Stoop.

— C’est le chauffeur et Thaner, monsieur Horner.

— Bon. Dites-leur qu’ils restent par là. Ah ! voici monsieur Suttner.

— Bonsoir, messieurs. Vous avez vu Stephenson, Horner ?

— Oui, monsieur le juge d’instruction.

— Il enverra des ouvriers ?

— Il va venir lui-même et m’a promis d’amener les ouvriers qui, ce matin, ont établi l’appareil électrique dans l’intérieur du coffre.

— Ah ! Pense-t-il qu’on pourra ouvrir ?