Page:Cros - Des greffes épidermiques.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 25 —

morrhagie, si légère qu’elle soit, empêche souvent l’adhérence, et si on ajoute à ces inconvénients la difficulté qu’on éprouve pour faire bien reposer la face interne du lambeau sur les bourgeons, on pourra se convaincre de l’inutilité de cette complication. Cependant, dans certains cas de plaies de mauvaise nature, à bourgeons mollasses, ce procédé pourrait réussir beaucoup mieux que celui de Reverdin. Ce dernier auteur cite un cas où ce fait se vérifie parfaitement.

§ IV. — Après avoir déposé le lambeau sur les granulations, il est de toute évidence qu’il faut qu’il y soit maintenu, afin de lutter, soit contre les frottements extérieurs, soit contre la suppuration. C’est surtout dans le cas de greffes faites sur les animaux qu’il faut appliquer un pansement solide, capable de lutter contre les mouvements auxquels ils se livrent, en même temps que des moyens de contention qui les empêchent d’intervenir directement. D’après Promary, aide-vétérinaire, qui a fait quelques expériences sur le cheval, la force de suppuration de cet animal serait une cause d’échec pour la pratique des greffes, tout au moins lorsque celles-ci auraient été pratiquées par le procédé Reverdir. C’est, dit-il, pour obvier à cet inconvénient, que je me suis servi du procédé par insertion dû à Pollock.

Il me semble que cet argument, force de suppuration, n’en est pas un, car cette tendance de l’organisme à former de grandes quantités de globules purulents est entièrement entre les mains du médecin ; il peut presque à volonté l’anéantir ou la faire reparaître.