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est naturel, je crois, d’admettre que le derme puisse exercer sa part de cette force catalytique qui provoque l’apparition de la cicatrice.

Donc, pour nous, les deux éléments constitutifs de la peau, derme et épiderme, prendront part au phénomène d’adhérence.

Voici comment M. Reverdin[1] explique l’adhérence du lambeau à la surface des bourgeons charnus :

« Cette adhérence, cette soudure, se fait en deux temps. Au bout de quarante-huit heures, j’ai trouvé le derme sans modifications appréciables, ne paraissant nullement soudé, sur des coupes minces. Mais à cette époque déjà, je trouvais deux bourgeons épidermiques de nouvelle formation, toujours dans le même point ; partis de l’épiderme greffé, ils plongent entre le bord du lambeau et le tissu embryonnaire de la plaie avec lequel ils font corps. Ces bourgeons sont constants et enchâssent, pour ainsi dire, le lambeau tout entier sur la surface où il a été transporté. Plus tard, ils acquièrent de plus grandes dimensions ; je les appelle bourgeons d’enchâssement. Sur toutes les coupes, je les retrouvés sans exception. Ce n’est que plus tard qu’on commence à apercevoir dans le derme des vaisseaux embryon-Haires en rapport de continuité avec ceux du tissu sous-jacent et qui paraissent en provenir ; les éléments du derme sont déjà modifiés, si bien que quel-

  1. Extrait des Archives générales de Médecine, numéros de mars 1872 et suivants.