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par des cellules épithéliales dentelées munies chacune d’un beau noyau nucléolé. Si on se rapproche peu à peu de la surface ulcérée l’épiderme, au lieu de former une seule couche nettement limitée par une ligne sinueuse du côté de la profondeur, pousse dans les bourgeons charnus qu’il recouvre de prolongements qui vont se rejoindre en circonscrivant des îlots de tissu conjonctif ; il y a donc entre les tissus épithélial et conjonctif des pénétrations réciproques. En se rapprochant de la surface non cicatrisée, on voit disparaître les prolongements à la superficie, ainsi que la couche cornée. »

Pour cet auteur, le derme n’interviendrait en aucune façon pour établir l’adhérence, ce serait par une pénétration réciproque entre le tissu épithélial et le tissu conjonctif qu’elle s’établirait. Cette dernière explication concorde avec celle de M. Reverdin qui disait que la soudure s’opérait par l’épiderme ; mais, d’un autre côté, M. Colrat fait intervenir dans la discussion un élément nouveau, tout en faisant remarquer que l’adhérence s’opère par l’épiderme ; cet élément, c’est sa zône épidermoïdale dont nous examinerons la formation, ainsi que les fonctions à propos du développement de l’îlot.

En résumé, trois opinions se partagent actuellement le mode d’adhérence de la greffe.

1° Celle de Reverdin, par laquelle l’adhérence se ferait en deux temps : apparition des bourgeons d’enchâssement, qui auraient pour but de retenir passagèrement le lambeau, et enfin, soudure de l’épiderme par un procédé qu’il n’indique pas.